法语助手
2021-10-08
Je m'appelle Nina Koltchitskaia.
Je suis artiste peintre et photographe d'origine russe, et je vis à Paris depuis une dizaine d'années environ.
J'ai beaucoup voyagé quand j'étais enfant.
J'ai vécu en Russie jusqu'à mes neuf ans, et ensuite en Asie, au Laos, pendant quatre ans, et puis à Milan, en Italie.
Ça faisait deux ans que j'étais avec mon amoureux.
On a chacun un enfant, et il fallait qu'on trouve un appartement plus grand où on pouvait tous être ensemble, et pas juste de temps en temps, mais vraiment tout le temps.
On a visité plein d'endroits, rien ne nous convenait.
On commençait un peu à baisser les bras.
Ensuite, un ami nous a appelés, et nous a dit : "Je pense que celui-là est vraiment pour vous. Je pense que vous allez adorer".
Et c'est vrai, on est tombé complètement amoureux de cet endroit tout de suite.
Là, nous sommes dans mon salon.
Avec Olivier, nous l'avons construit progressivement.
Ça fait trois ans qu'on habite ici.
J'aime bien l'idée que chaque meuble, chaque objet représente quelque chose de personnel et qui nous rappelle un voyage ou un souvenir important, comme ce tapis que j'ai ramené d'un voyage au Maroc.
Olivier s'est plus occupé de choses un peu imposantes comme le canapé, ou cette table des années 60.
Et moi, je me suis plus occupée des livres, des vases, des fleurs.
Par exemple, ces vases, on les a ramenés de notre premier voyage au Maroc.
C'était notre premier voyage en amoureux.
Cette espèce de console pour vinyles, c'est Olivier qui l'a construite tout seul.
C'est un objet important de notre maison.
Ce caillou, je l'ai ramené de Normandie.
Je l'ai ramassé à la plage avec mon fils.
C'est un de mes premiers tableaux.
C'était une série qui s'appelait "Left-handed lovers".
Je dessinais aux traits des visages et des petits poèmes à la main gauche, la main du cœur, alors que je suis droitière.
Je faisais ça pour retranscrire avec un trait assez maladroit et tremblant cette fragilité des sentiments naissants et des sentiments amoureux.
Cette espèce de mise à nu de soi, même dans les défauts, parce que souvent les dessins étaient un peu ratés.
C'était la première fois que je faisais une expo de dessins, c'était un moment important.
L'histoire de ce Togo est très rigolote, parce qu'Olivier a toujours voulu en avoir un, et j'ai toujours refusé parce que je n'aimais pas du tout.
En fin de compte, il a eu raison, parce que je le trouve super cool et il va très bien dans la pièce.
Et il est très, très confortable.
Ça fait partie des compromis de couple pour aménager notre salon qui ont fonctionné.
Nous avons toujours notre sapin qu'on garde jusqu'au Noël russe.
J'aime bien le décorer avec mon fils.
Il fait toujours des petites décorations très personnalisées.
C'est un lion.
Olivier a un studio de musique juste à côté de la maison, donc il travaille souvent là-bas.
J'ai insisté pour qu'on ait un piano aussi à la maison, parce que j'aime beaucoup quand il joue.
Et mon fils est passionné aussi, donc il s'entraîne.
Je trouve ça très important, surtout quand on est une famille avec un musicien, de pouvoir avoir de la musique à la maison, vivante.
Ce tableau faisait partie de mon expo de l'année dernière, que j'ai appelée "Des visages et des rêves".
C'était une série que j'ai peinte sur de vieilles pages de livres anciens, avec des poèmes à côté à chaque fois, qui les illustraient.
C'était le dernier que j'ai gardé pour moi.
La peinture a toujours été là.
Mes parents sont peintres et cinéastes, ma sœur peint aussi.
Mes grands-parents étaient comédiens au théâtre.
Donc j'ai toujours été un peu bercée là-dedans.
Au départ, j'ai plus dessiné et peint pour moi, en secret, et je faisais de la photo finalement.
Ensuite, il y a peut-être cinq ans, j'ai inversé les rôles et j'ai décidé de montrer mes dessins et mes peintures un peu plus, grâce à mon amoureux qui me disait que c'était bien, qu'il ne fallait pas que je les cache, que c'était important de les montrer.
À partir de là, j'ai vraiment inversé.
J'ai plus montré mes peintures et mes dessins que mes photos.
Pour moi, les mots sont une arme de guerre parfois, et d'amour.
Ils sont d'une puissance infinie.
Mes livres sont vraiment mon plus grand trésor, après ma famille bien sûr.
J'ai beaucoup de livres en Russe aussi.
C'est un poète russe qui a dédicacé ce livre à ma grand-mère.
J'étais très heureuse de pouvoir le garder.
Ce sont souvent des poèmes pour enfants, sur la pastèque par exemple.
J'adore les livres anciens parce que chaque page a vécu, chaque page a été aimée, et a voyagé aussi.
C'est aussi un objet assez fascinant, un livre.
C'est un figuier qu'on avait acheté à côté de l'ancien appartement d'Olivier, chez un fleuriste.
Il était tout petit quand on l'a acheté.
Il a grandi parce qu'il a reçu beaucoup d'amour, et de lumière surtout, parce qu'ici, il y a pas mal de lumière, donc il est très heureux.
Quand j'étais petite, en Russie, on avait une maison de campagne avec un très grand potager et beaucoup de fleurs partout, partout.
Je les cultivais beaucoup avec ma grand-mère, et mon père aussi.
Je pense que ma passion pour les plantes vient de là.
Ce qui était assez incroyable quand on a visité cet appartement pour la première fois, c'est justement cette espèce de balcon-terrasse qui longe tout l'appartement.
Étant donné qu'on est au dernier étage, on a vraiment l'impression d'être dans le ciel.
C'est assez extraordinaire.
Donc j'en ai profité pour planter énormément de variétés de plantes différentes, des fruits.
J'ai des fraises en été, des figues, des citrons, plein de fleurs.
J'ai essayé de faire en sorte que, tout au long de l'année, le jardin reste vert.
Il y a des plantes qui perdent leurs feuilles, mais il y en a aussi beaucoup qui les gardent, et qui fleurissent toutes à des moments différents de l'année, donc c'est assez chouette.
Quand nous avons emménagé, on a su tout de suite imaginer qu'en haut, il y aurait les enfants.
Ici, c'était une pièce un peu bureau qui n'avait pas trop de sens, et du coup, on s'est tout de suite dit que ce serait bien que ce soit mon atelier avec tous mes petits grigris, mes livres de poésie et pouvoir dessiner tout le temps, même le soir, la nuit, quand tout le monde dort, c'est assez agréable.
C'est mon coin, très personnel, un peu comme une petite caverne avec plein de trésors que je garde toujours à côté de moi pour peindre.
J'adore les petits objets.
J'adore pouvoir les toucher, les mettre dans ma poche et les porter avec moi.
Il y a plein de choses.
Il y a une photo de mon amoureux, des petites poupées qui dansent, des mini-cadres, des dessins de mon fils.
C'est très important que je puisse être vraiment entourée de toutes ces petites choses quand je travaille.
C'est mon poète préféré, Rilke.
Et mon écrivain préféré au monde entier, c'est Giono, particulièrement son premier roman qui s'appelait "Colline", et qui me fait pleurer à chaque fois.
C'est extraordinaire.
Donc ici, je n'ai vraiment que mes œuvres sur papier, que je peins à l'aquarelle sur des feuilles de livres anciens, de poésies souvent.
J'ai l'impression qu'elles portent en elles déjà une histoire sur laquelle j'appose des traits neufs et instinctifs.
C'est un mélange que j'aime bien.
En plus, ça donne une couleur assez spéciale à mes peintures qui sont à chaque fois un peu des surprises que je découvre en peignant, parce que comme les feuilles ont toutes des couleurs assez différentes, je ne sais pas ce qui va se passer une fois que j'aurai apposé la peinture dessus.
J'aime bien cette surprise aussi.
Ça, c'est un rêve que j'ai fait cet été pendant deux semaines sans arrêt, que je n'arrivais pas à évacuer de ma tête.
Donc un jour, je l'ai peint.
Il y avait un foulard avec des oiseaux dessus qu'on me mettait sur les épaules pour me sauver.
J'ai peint ce foulard et, enfin, j'ai arrêté de faire le rêve.
Ça, c'était la première grande toile que je faisais.
Elle n'est pas complètement finie, mais je n'ai pas envie d'y toucher parce que j'ai l'impression que je l'abîmerais peut-être.
Et finalement, c'est un peu, encore une fois, comme un rêve pas fini, pas toujours complètement expliqué.
Il y a des traits de crayon, des citrons qui sortent de nulle part, et une espèce de visage qui apparaît dans une multitude de nuages colorés.
C'était le premier grand que je faisais, et je l'aime bien.
Au début, je faisais vraiment de tout petits formats.
J'avais juste besoin de m'asseoir, et je n'avais pas forcément besoin de plus de place ou de lumière, donc c'était très pratique.
Un moment est venu où j'ai dû faire de plus grand format, et j'avais aussi envie de m'échapper un peu plus loin que dans une autre pièce.
J'ai donc eu la chance d'avoir un atelier à l'extérieur pour avoir un esprit plus frais, plus neuf.
Donc ici, on est dans un hôtel qui est vide en ce moment, et dont j'occupe une chambre.
C'est vraiment un lieu destiné à toutes mes toiles, à l'acrylique et aux grands formats, alors que chez moi, j'ai gardé mes aquarelles et toutes les œuvres plus petites sur papier, qui nécessitent moins d'échappatoire de cerveau en ce moment.
L'oiseau, c'était ma deuxième grande toile.
On peut assez librement l'interpréter.
C'était encore un rêve.
Du coup, j'ai mis tous les éléments de mon rêve.
On peut aussi s'imaginer que c'est une planète, et que l'oiseau est dans le ciel.
Sinon, ce sont toutes mes fleurs.
Ce sont des sortes de natures mortes un peu naïves qui symbolisent, au moment où je les peins, mon état et ma vie.
Même si ce sont des natures mortes, elles sont très vivantes.
Très souvent, je travaille en musique.
Il y a eu un moment, il y a quelques années, où j'ai vu la musique, c'est très bizarre, mais j'ai vu des couleurs qui bougeaient en fonction de la musique.
J'essaie de retranscrire ça quand je peins.
Il y a toujours beaucoup de musique autour de moi.
Ça sort en fleurs, mais au fond, pour moi, toutes ces couleurs et tous les traits sont des personnifications de la musique.
Parfois aussi, dans certaines toiles, il y a des petits clins d'œil aux petits objets qui sont chez moi, les petits poissons, les citrons et les fleurs qui tombent.
Quand je vais travailler, j'aime bien m'habiller comme si j'allais dîner, ou comme si j'allais faire quelque chose d'important.
Et un jour, on m'a dit que je sortais.
On avait l'impression que mes tenues sortaient de mes tableaux.
C'est chouette, parce que ça veut dire que j'essaie de retranscrire vraiment tout ce que je suis dans mes toiles, donc c'est rigolo.
J'ai un ami qui me connaît très bien et qui m'a dit que j'étais un jardin composé.
Parfois plein de couleurs, et puis, tout d'un coup, une tenue très simple, jean tee-shirt et c'est très bien aussi.
Mais les deux me représentent beaucoup.
C'est important pour moi, afin d'être inspirée, d'avoir plein de rappels à ce que je suis, à ce que sont mes rêves, autour de moi.
Les vêtements, c'est peut-être aussi un peu ça.
Ma tenue, je la ressens quand je la porte.
Ça fait partie de ce tout qui m'inspire.
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