法语助手
2022-09-13
À mon arrivée à la fac de Montpellier dans les années 80,
je me suis tout de suite rendu compte qu'un petit mot,
bic revenait sans cesse dans les conversations.
Le contexte aidant,
j'ai vite compris que le Bic était un stylo à bille.
Un objet toujours très populaire dans l'Hexagone,
au point qu'aujourd'hui encore,
les Français emploient plus souvent le nom de la marque que celui du produit.
Ainsi, il ne viendrait à l'idée de personne de demander un stylo à bille à quelqu'un,
on préférera lui emprunter un Bic.
En tant qu'Allemande, j'étais plutôt adepte de la plume.
Il y avait toujours dans ma trousse plusieurs stylos-plume et évidemment un paquet de cartouches,
car je vidais au moins une grande cartouche par journée de fac,
tandis que les étudiants français avec une bien plus grande autonomie avec leur Bic
et l'utiliser parfois pendant des semaines, voire des mois.
La pointe d'un bic permet de coucher jusqu'à 2 km de texte sur le papier,
soit plus de 500 cartes postales ou encore un millier de Sudoku.
Il a même fait une entrée remarquée au Centre Pompidou à Paris
et au MoMA à New York sous sa dénomination officielle Bic cristal.
L'épopée du Bich est lié à un homme, Marcel Bich.
En 1950, il entreprend d'améliorer l'invention du Hongrois Laszlo Biro, le vrai père du stylo à bille.
En 1938, ce dernier avait conçu un système basé sur une petite bille
qui en roulant répartissait uniformément l'encre sur le papier.
Laszlo Biro a aussi l'idée de prendre de l'encre d'imprimerie épaisse et visqueuse,
qui a l'avantage de sécher plus vite que l'encre normale.
Pratique, le stylo BIC fait aussitôt un tabac.
Et le succès est tel que Marcel Bich s'empresse en 1949 d'acheter la licence du Biro,
puis de lancer ce produit révolutionnaire sur le marché français,
il le baptisme BIC sans H.
Mais la véritable percée du Bic, qui s'était implanté entretemps dans d'autres pays, a lieu en 1965.
Jusqu'à cette date, les élèves des écoles primaires écrivaient presque exclusivement à la plume,
conformément à une circulaire ministérielle de 1938
qui précise que les petits écoliers français doivent tous passer par là
s'ils veulent acquérir une écriture lisible et soignée, ainsi qu'une orthographe irréprochable.
Reste que le stylo de Marcel bich a lui aussi des atouts,
il est bon marché et il permet d'écrire plus vite qu'à la plume.
Rapidement, les amoureux de petites billes s'opposent aux défenseurs des pleins et des déliés.
C'est alors que Marcel Bich imagine un plan un peu machiavélique.
Il fait imprimer de la publicité pour le Bic sur les buvards,
glissés dans les cahiers d'écoliers et réussit ainsi à l'emporter sur le lobby de l'encre et de la plume.
Le 3 septembre 1965, le ministère de l'Éducation nationale publie dans son bulletin officiel
une nouvelle circulaire sur l'apprentissage de l'écriture.
Les instituteurs n'ont plus le droit d'interdire le stylo bille.
C'est une consécration pour Bic dont les ventes s'envolent.
Aujourd'hui encore, le Bic cristal a toujours sa place sur les bureaux
et dans les trousses des petits français.
Et en Allemagne, même si les Allemands privilégient leurs propres marques historiques, Le Big se vend très bien.
Mais forcé de constater que dans les écoles primaires allemandes,
contrairement à ce qui se passe en France, le stylo bille n'a pas trop la cote.
Non, non, aucune loi interdise son usage.
Mais les enseignants allemands continuent à défendre la thèse
selon laquelle le stylo à bille donnerait une écriture de cochon,
tandis que le stylo-plume serait l'instrument idéal pour acquérir de belles lettres.
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