法语助手
2024-03-10
Si aujourd'hui, on peut swiper à gauche ou à droite pour trouver l'amour,
c'est en partie grâce à un certain Claude Villiaume.
En 1803, alors qu'il est en prison car il aurait tenté d'assassiner Napoléon Bonaparte,
lui vient une idée:
créer une agence de rencontres pour des personnes qui cherchent à se marier.
À sa sortie de prison, il ouvre ainsi un bureau à Paris
qui centralise les offres et les demandes d'unions amoureuses.
Il y avait un créneau à prendre quelque part parce qu'il y avait déjà un terreau fertile
celui qui était donc suivi de la presse d'annonce de la fin du XVIIIe siècle.
C'est donc des feuilles spécialisées dans la diffusion d'annonces.
En sa qualité d'homme d'affaires, Claude Villiaume utilise la publicité pour augmenter sa clientèle.
Il fait passer ses annonces dans la presse
et contacte près de 5 400 veuves propriétaires de commerce pour se faire connaître du public:
Une Dame veuve, âgée de 30 ans et jouissant de 18000 francs de rente,
désire s'unir à un Monsieur de 36 à 40 ans.
Grâce à son agence parisienne, il devient un personnage médiatique.
Caricaturé pour son égo, il multiplie les livres à son effigie,
comme Monsieur Villiaume, peint par lui-même et travesti par d'autres.
Il utilise véritablement son image médiatique
pour être le plus connu possible.
Lorsque les Vaudevilles font de lui un personnage risible,
ça l'embête pas tant que ça, parce que de cette manière-là,
il se fait quand même connaître et ça augmente encore son activité.
Alors qu'il était le principal capitaine du marché des affaires matrimoniales,
sa mort a permis à la concurrence de voir le jour.
Comment le marché de la rencontre a-t-il créé une classification sociale ?
Remontons aux années 1830.
Le marché des agences matrimoniales se structure,
des bureaux dans les villes qui diffusent des annonces pour trouver un époux ou une épouse.
Quelques décennies plus tôt, la période révolutionnaire a recomposé la société.
Des privilèges abolis, des corporations de métiers interdites,
des fortunes nouvelles, d'autres en déclin,
tout ça complexifie le souci d'endogamie,
de se marier à quelqu'un du même rang social.
Quand on est un provincial de la moyenne bourgeoisie qui arrive à Paris,
ça va être difficile d'intégrer des lieux de sociabilité de la bonne bourgeoisie parisienne.
Les agences matrimoniales proposent d'être sûres de se marier au moins dans son milieu,
si ce n'est au-dessus.
Les agences proposent donc "d'élucider le monde social" selon la formule de cet historien.
Concrètement, elles vont étiqueter les individus dans leurs annonces.
Au XIXe siècle, on gère la question sentimentale après les questions économiques.
Dans les annonces matrimoniales, on a des chiffres, on a des montants de dot, on a des professions.
On voit très peu de questions d'affection ou d'amour.
Cette étiquetage social rappelle étrangement les usages des applis.
En une fraction de seconde, on a déjà des informations sur la classe sociale,
ne serait-ce que par la pose sur les photos,
par les vêtements et puis par les loisirs.
En fait, on a intégré l'endogamie au désir.
En 2019, une journaliste révélait que Tinder utilisait une "note de désirabilité",
basée entre autres sur le nombre de "matchs" pour associer des profils similaires.
Procédé abandonné depuis par l'appli, qui a tout de même breveté sa méthode de classement.
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