法语助手
2023-12-08
Un mini-Hollywood serait-il en train d'émerger dans le sud de la France ?
"Demain nous appartient", "Un si grand soleil", "Ici tout commence".
Ces séries, qui rassemblent entre 2 et 3 millions et demi de téléspectateurs chaque soir,
ont un point commun : elles sont tournées dans les environs de Montpellier.
Mais comment ce coin du sud est-il devenu un bastion des séries télé françaises ?
Ah, le Sud !
Le clapotis de la mer, le chant des cigales et l'odeur des pins.
Et, depuis quelques années, le décor d'une nouvelle vague de séries télé.
Des soupapes de décompression en fin de journée,
avant ou après les journaux télévisés,
taillées pour une audience familiale,
qui sont un peu les petites sœurs de "Plus Belle la Vie".
Mais pourquoi sont-elles tournées là-bas ?
D'abord, on y trouve:
des studios à la pointe de la technologie.
Il y a quelques années, Montpellier était un terrain vierge.
"Plus Belle la Vie" était tournée du côté de Marseille,
et la Côte d'Azur coûtait cher pour y implanter des studios.
En 2017, le groupe TF1, qui veut lancer "Demain nous appartient",
pose ses valises à Sète,
transforme une ancienne usine d'embouteillage viticole en un studio de tournage,
et créer une société de production exprès,
baptisée" Tel Sète".
Aujourd'hui, 21 personnes y travaillent à temps plein,
avec plus de 300 intermittents par session de tournage
et 3 équipes qui se relèvent pour tourner en permanence.
En 2018, France. tv Studio, une filiale de France Télévisions,
s'installe à Vendargues pour lancer "Un si grand soleil".
Le groupe investit énormément pour créer 4 plateaux de tournage sur un site de 16000 m2,
pour produire toutes les séries du groupe.
On tourne en studio, mais on doit donner l'idée qu'on est en décors naturels.
Sur "Un si grand soleil", 250 personnes travaillent chaque jour dans des studios entourés de fonds verts.
On y trouve l'hôpital, le lycée ou le commissariat.
C'est-à-dire qu'on peut tourner dans tous les sens, dans tous les axes.
Par exemple, l'appartement de la coloc qui fait 130 m2,
ce sont des fonds verts, bien évidemment, derrière les fenêtres.
Mais on a l'impression d'y être.
Et on peut circuler.
On peut passer de la cuisine,
faire un 360 degrés autour de la table, arriver dans le salon,
tourner autour du canapé.
Ces moyens permettent à ces séries de tourner à un rythme industriel,
avec entre 20 et 30 réalisateurs qui se relaient
pour mettre en boîte au moins une vingtaine de minutes d'épisodes chaque jour.
Tout cela a créé sur place: un écosystème de l'audiovisuel.
Petit à petit, il y a un vivier d'intermittents qui s'est créé dans cette région,
avec des gens qui se sont installés là-bas,
et pareil pour la figuration.
Bref, en fait, il y a tout un écosystème autour du monde de l'audiovisuel,
avec aussi des réalisateurs de cinéma qui viennent.
On trouve aussi des entreprises d'animation,
des faits spéciaux et des écoles des métiers du cinéma
avec lesquelles les productions travaillent.
Certains de leurs membres y donnent des cours et en échange,
des étudiants vont sur les sites de tournage pour découvrir les métiers du cinéma.
Moi, sur chaque session que je fais sur "Un si grand soleil",
j'ai trois assistants avec moi, plus un stagiaire qui vient de ces écoles-là.
Il y a le Cours Florent aussi, il y a une annexe du Cours Florent à Montpellier.
Ensuite, on trouve: des lieux de tournage variés dans cette zone très picturale,
aux confins de la Méditerranée et de la moyenne montagne.
Il y a la Camargue, il y a toute la façade maritime,
il y a les Cévennes, un peu plus haut.
Je me souviens, une fois,
il fallait tourner une séquence qui était censée se passer en Afrique.
On a tourné ça,
au bord du lac de Salagou, où la terre est rouge.
Et c'est assez étonnant.
En choisissant bien les axes, on y est quoi.
Un côté carte postale qui se retrouve aussi dans "Demain nous appartient",
tourné du côté de Sète.
C'est une ville qui est restée assez populaire,
en même temps très tournée vers la culture, très artistique,
avec l'héritage évidemment de Brassens,
de Varda, de Paul Valéry.
Mais il y a encore un côté assez traditionnel, autour de la pêche.
C'est pas une ville comme pourrait l'être,
par exemple, Saint-Tropez, qui peut paraître un peu déconnectée des gens.
Le cadre hétérogène est donc idéal pour dérouler la variété des intrigues,
avec leurs dimensions policières,
et bien sûr, les incontournables du genre:
les amours, les divorces, les trahisons...
Bref, les vicissitudes de la vie, avec quelques enjeux sociétaux en filigrane.
Ensuite, qui dit Sud dit soleil.
Ça s'appelle un si grand soleil, donc il fait toujours beau là-bas!
Je ne sais plus quel est le degré d'ensoleillement sur l'année,
mais c'est énorme.
C'est 2700 heures environ par an,
soit autour de 7 heures d'ensoleillement par jour,
contre plutôt 5 à Paris, par exemple.
Et donc, on le montre en studio.
Il fait toujours beau.
C'est aussi une contrainte logistique en moins, celle de devoir tourner sous la pluie.
Et ça permet de vendre un style de vie solaire qui fait rêver.
Un autre élément décisif, c'est un soutien politique à tous les échelons:
Ville et Métropole de Montpellier, Région Occitanie.
Les élus locaux soutiennent les différents projets pour créer une dynamique culturelle et des emplois:
13000 selon l'objectif de la présidente de la Région.
La prochaine étape, c'est d'attirer encore plus le cinéma.
Un mini-Hollywood verra même le jour proche de Montpellier:
un pôle de création cinématographique,
Pics Studio, qui devrait coûter 185 millions d'euros
et sera cette fois-ci tourné vers l'international.
De quoi assurer un beau soft power à Montpellier.
Et tout ça, pour une ville candidate à devenir Capitale européenne de la culture 2028,
ça compte.
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